Ouverture hier soir au théâtre des 17e Oeillades - festival du film
francophone d’Albi - avec Fanny Ardant en maitresse (envoûtante) de
cérémonie.
Un seul mot, «bonsoir», soufflé comme un secret, et dans les travées
du vieux théâtre, l’onde sensuelle de la voix de Fanny Ardant s’est
propagée en vague de ravages intimes. La première invitée des 17e
Œillades, festival du film francophone d’Albi, a ouvert d’un frisson
collectif l’édition 2013. Blonde à la Bardot, sagement décoiffée à la
Deneuve, époque parapluies, jupe cloche rose et bottines à lacets, la
dernière muse de Trufffaut est venue présenter son deuxième long-métrage
en tant que réalisatrice. «Cadences obstinées», avec entre autres
Gérard Depardieu, était projeté hier soir en avant-première (sortie
nationale le 8 janvier).
Arrivé de Toulouse où elle a fait halte le temps d’une interview
télé, c’est avec beaucoup de douceur qu’elle a raconté au public
albigeois la difficulté de trouver un producteur, rendant hommage au
portugais Paulo Branco : «là où tout le monde me claquait la porte lui,
il l’a ouverte. Qu’il en soit remercié».
Pourquoi venir à Albi a raconté Fanny, surprise qu’un journaliste le
lui ait demandé : «J’ai trouvé la question bizarre, c’est une ville qui
m’a invitée. Dans une ville cinéphile avec un festival et l’amour du
cinéma, on se sent toujours à la maison».
Un débat sous le charme
Laissant les 400 spectateurs du théâtre (pas tout à fait complet)
découvrir son film, l’actrice s’est esquivée pour une séance photo
improvisée. «Vous avez de la chance, elle n’aime pas les photos, elle
est très timide» a glissé la distributrice du film. Revenue sur scène
pour répondre aux questions d’un public resté en nombre, l’actrice a
pris un plaisir visible à raconter l’histoire du film, dansant d’un pied
sur l’autre, le regard en voyage et la main tendue pour parler d’amour.
«Prend garde à la douceur des choses qui peut te faire abandonner la
rigueur» a-t-elle encore soufflé. Un conseil sans effet face un public
totalement envoûté.
©www.ladepeche.fr
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